La migraine est caractérisée par des crises récurrentes de maux de tête, qui durent de 4 à 72 heures. Ces céphalées sont en général unilatérales et pulsatiles, fréquemment accompagnées de nausées, vomissements, photophobie, ou phonophobie. Elles sont parfois précédées de symptômes neurologiques transitoires (par exemple visuels), durant en général moins d'une heure (migraine avec aura).
Chez certaines femmes, la survenue ou l'aggravation de crises de migraine sont liées aux fluctuations de la concentration d'estrogènes dans le sang au cours du cycle menstruel. La fréquence des crises de migraine diminue souvent lors d'une grossesse, puis augmente de nouveau après l'accouchement. Cette recrudescence paraît moins marquée en cas d'allaitement maternel exclusif.
Avant de choisir un médicament apaisant la migraine de la maman, il faut savoir que la plupart des médicaments passent dans le lait maternel. Le bébé est donc exposé aux effets indésirables des médicaments, ceux qui pourraient s'interroger sur la poursuite d'allaitement.
Chez la maman migraineuse qui allaite, les premiers conseils indiqués seront : repos au lit dans une atmosphère sombre et silencieuse à une température fraîche,
application de froid sur la tête,
sommeil de quelques heures
Malgré ces conseils, si la migraine persiste, nous pouvons proposer à la maman du paracétamol, voire ibuprofène, à doses maîtrisées. Il est conseillé à la maman de prendre un de ces médicaments en dehors de l'allaitement et de maitriser la posologie et d'utiliser la plus petite dose efficace, pendant la durée la plus courte possible. Par contre l'Ibuprofène est à éviter chez les maman qui allaitent un enfant ayant des signes d'infection.
Du fait de la demi-vie d'élimination courte du paracétamol et de l'ibuprofène chez la maman, de l'ordre de 1 à 3 heures, une prise ponctuelle juste après une tétée limite l'exposition de l'enfant lors de la tétée suivante.
(revue Prescrire mai 2024, tome 44, n°487, p 361)