Petit rappel sur le SIDA

Voici, au travers de questions sur le thème d'un petit rappel sur le SIDA, quelques éléments de réponse qui nous permettront de mieux être armé face au SIDA.

Quels risques après quelle exposition sexuelle ?

- Si votre partenaire est connu(e) séropositif(ve) : le risque de transmission au cours d'un rapport dépend de la pratique sexuelle envisagée.

Rapport anal non-protégé : la contamination représente 0,5 à 3,2% de risque.

Rapport vaginal non protégé : 0,05% à 0,15%

Rapport oral : le risque est considéré comme faible, et n'est donc pas quantifié, mais n'est pas nul.

Certains facteurs augmentent tout de même le risque : Le stade de l'infection du partenaire, la présence d'infection ou de lésions génitales, règles ou saignement ou cours du rapport sexuel, viol...

- Si vous ne connaissez pas le "statut" de votre partenaire :

L'évaluation du risque dépend de son appartenance à un groupe dans lequel le nombre de personne infectée par le VIH est importante : homosexuel, bisexuel, usager de drogue intra-veineuse, hétérosexuel multipartenaire, originaire d'Afrique Subsaharienne...

- Si vous n'avez aucune information sur le ou la partenaire :

Seule l'évaluation de la pratique et du contexte permettra d'estimer le risque, mais sachez qu'une seule fois peut suffire, même si, le plus souvent, c'est l'exposition répétée qui est en cause.

Piqûre ou plaie, quel est le risque de contamination après ?

- Suite à une piqûre accidentelle avec du matériel d'injection ayant servi à une personne séropositive :

L'importance du risque dépend de la sévérité de l'exposition. Plus il y de sang retenu à l'intérieur ou sur le matériel piquant ou tranchant (aiguille, bistouri...) et plus la blessure est profonde, plus l'exposition sera sévère.

Il faut savoir que les aiguilles de prélèvement veineux ou artériel représentent un risque plus important que les aiguilles sous cutanées, intramusculaires ou à suture.

L'hépatite C se transmettrait par exposition à du sang infecté dix fois plus que le VIH et l'hépatite B, 100 fois plus !

- Contact entre les plaies d'une main et le sang d'un patient séropositif :

L'importance du risque de contamination dépend du nombre et de l'état des plaies de la main. Plus la plaie est béante, les plaies sont nombreuses, le contact est prolongé, plus le risque de contamination est élevée.

-  Quel risque après l'utilisation d'un matériel d'injection désinfecté ?

Les plus grands risques de contamination se font par le partage de la seringue ou de l'aiguille d'injection et le partage de drogue.

Les risques intermédiaires se situent lors d'utilisation de matériel déjà utilisé : récipient, cuillère, eau de rinçage de dilution, filtre.

Des facteurs augment ce risque: partage immédiat des la seringue, nombre important d'usagers du même matériel, sans oublié que le risque de transmission de l'hépatite B et C sont à chaque fois très important.

Ce risque peut être légèrement diminué lors du nettoyage de la seringue avec de l'eau, de l'eau de Javel ou de l'Alcool à 70°.

Qu'en est-il de l'ingestion d'un aliment contaminé par le sang d'une personne séropositive ?

Il n'y a jamais vraiment d'évaluation du risque dans ce cas.

Toutefois, il faut savoir que la contamination par voie digestive est répertoriée. Elle concerne principalement le nouveau-né allaité par sa mère séropositive, la lait maternel étant alors contaminé par le virus.

Pour considérer le degré de contamination d'un aliment par le sang d'une personne séropositive, il faudrait imaginer la présence abondante de sang frais immédiatement ingéré. De plus, le virus est inactivé à la chaleur (plus de 56° pendant 30 minutes).

Quelle est la durée de vie du virus à l'air extérieur ?

 Le VIH est un virus très fragile qui doit rester dans un milieu protégé de l’exposition à l’air pour pouvoir survivre.

S'il se trouve dans du sang séché, il ne pourrait pas survivre plusieurs jours et garder ainsi son pouvoir infectant.

L'eau de Javel est l'une des meilleures solutions pour éliminer le virus de toute surface.

Dans les cas de seringues abandonnées, la formation d'un caillot dans un délai de 15 minutes limite vite de façon mécanique les possibilités d'inoculation en bouchant l'aiguille.

Comment se protéger du virus ?

Le virus se transmet de 3 manières : par voie sexuelle, sanguine ou maternofoetale (en fin de grossesse, pendant le travail ou au cours de l'allaitement).

 - Comment se protéger du virus par voie sexuelle ?

Utilisez un préservatif au cours de tout rapport sexuel.

Lorsque vous rencontrez un nouveau partenaire, utilisez un préservatif pendant les 3 premiers mois puis faites un test de dépistage tous les 2.

- Que signifie se protéger de la transmission du VIH par voie sanguine ?

Pour les usagers de drogue, ne partagez en aucun cas votre matériel d'injection, ni le matériel de préparation du produit.

Vous avez la possibilité de vous procurer du matériel à usage unique chez votre Pharmacien.

Pour les soignants ou autres professions à risque (pompiers, éboueurs...), sensibilisez-les aux précautions d'usage: mettre des gants avant tout soin exposant à du liquide biologique, et mettre les déchets souillés directement dans un conteneur après usage.

N'oubliez pas que les premiers soins sont important : lavage et savonnage de la lésion, désinfection avec un produit antiseptique (alcool à 70°, Bétadine dermique).

Pour la transfusion sanguine, la transmission du virus est considéré comme exceptionnelle puisqu'un dépistage des donneurs de sang est obligatoire depuis 1985.

- Protéger l'enfant de la transmission maternofoetale :

Un traitement doit être mis en place pour la femme enceinte séropositive, du 2ème trimestre de grossesse jusqu'à l'accouchement, et au nouveau-né pendant les premières semaines de vie.

Il faut également supprimer l'allaitement maternel.

Des recherches ont également mis en évidence l’intérêt d'une césarienne afin de réduire le risque de transmission virale.

Quand conseiller un dépistage ?

Depuis le 15 Septembre 2015, un Autotest de dépistage du VIH est disponible à la vente.

Ce test est à faire chez soi, en 15 minutes à partir d'une goutte de sang.

Pour en savoir plus, cliquez ici !

D'autre part, l'autotest de dépistage du VIH ne remplace pas le test sanguin effectué en Laboratoire : Un test de dépistage est conseillé pour une personne ayant une crainte ou un doute sur une prise de risque. Il faut immédiatement en parler à un soignant qui évaluera le risque de façon objective, et informera la personne sur la conduite à tenir.

Le test est également conseillé à un couple envisageant d'arrêter le préservatif. Il est proposé aux femmes envisageant une grossesse, et aux couples allant se marier.

 Où s'adresser pour faire un dépistage ?

- Avec une prescription : dans un Laboratoire d'analyse médical, les tests sont pris en charge à 100% par la Sécurité Sociale. Il est préférable que le résultat soit rendu par un médecin.

- Sans prescription médicale : dans une consultation de dépistage anonyme et gratuit (liste disponible auprès de SIDA Info Service).

Le personne rencontre un médecin sur place, et aborde avec celui-ci les questions concernant son histoire personnelle, ses prises de risques, etc...

Dans tous les cas, nous vous conseillons de faire un test de dépistage immédiatement après la prise de risque, avec consultation hospitalière et mis en place d'un traitement prophylactique.

Si vous pensez avoir été exposé au virus d'une façon plus ancienne, il faut faire une première recherche d'anticorps et d'antigènes à 15 jours / 3 semaines. S'il est négatif, en refaire une après 3 mois, sans ré-exposition entre temps bien sûr).

Si vous avez besoin, nous vous rappelons le numéro de Sida Info Service : 0 800 840 800*

*Appel anonyme, confidentiel et gratuit.